Meriem Elyajouri, une astrophysicienne marocaine, a rejoint le Space Telescope Science Institute (STScI), à Baltimore, centre de la NASA qui coordonne les grandes missions spatiales, dont les télescopes Hubble et James Webb.
Elle devient ainsi la première femme marocaine à intégrer cette institution internationale de référence. Ses recherches portent sur la poussière interstellaire et les bandes diffuses, deux éléments clés pour comprendre la naissance des étoiles et des planètes.
Après une thèse soutenue en 2018 à l’Observatoire de Paris, récompensée par le prix doctoral de l’Union astronomique internationale, elle a enchaîné les expériences de recherche: enseignement et missions scientifiques en France, séjour à l’ESO de Santiago du Chili, puis un postdoctorat à l’Institut d’astrophysique spatiale (CNRS, Université Paris-Saclay) entre 2021 et 2024, dans le cadre d’un programme financé par le CNES.
Aujourd’hui, au STScI, DR. Meriem Elyajouri collabore avec des chercheurs internationaux sur l’étude des environnements interstellaires dans la Voie lactée et dans des galaxies proches.
Rapprocher les sciences des jeunes
Parallèlement à son parcours académique, elle s’est imposée comme une figure majeure de la vulgarisation scientifique. Elle est la fondatrice de SpaceBus Maroc, une initiative itinérante qui sillonne le pays pour sensibiliser le public à l’astronomie, et la conceptrice du projet Nomads for Science, destiné à rapprocher les sciences des jeunes, notamment dans les régions reculées. Elle a également contribué à la Fondation Atlas Dark Sky et co-présidé la conférence AfAS2024, qui a renforcé la coopération scientifique africaine.
En 2025, son engagement a été récompensé par le Prix Camille Flammarion de la médiation scientifique, décerné par la Société française d’astrophysique et d’astronomie (SF2A) et la Société astronomique de France (SAF). Ce prix a salué son investissement dans le projet «Les étoiles du Petit Prince », une initiative originale reliant la Suisse au Maroc en avion léger, avec pour mission de rencontrer des élèves rarement en contact avec des scientifiques. Quinze écoles ont été visitées et plus de mille enfants ont pu assister à des présentations, ateliers sensoriels et séances de planétarium.
À l’annonce de son arrivée au STScI, elle a résumé son parcours sur LinkedIn avec émotion: «Enfant, le ciel était ma seule fenêtre sur l’infini. Je n’avais pas de télescope ni de mentor, juste une détermination farouche et une famille qui me soutenait profondément. (…) C’est une immense fierté d’emporter une partie du Maroc au cœur de la science spatiale mondiale.»