Le Musée d’art contemporain africain Al Maaden (MACAAL) présente «The Water Cabinet», une installation vidéo à quatre canaux du duo d’artistes Hanakam et Schuller. L’exposition se poursuit jusqu’au 7 septembre.
En collaboration avec le Jardin Anima de Marrakech, l’exposition sera accompagnée d’une table ronde réunissant les artistes, la directrice artistique du MACAAL, Meriem Berrada, et le paysagiste Marius Boulesteix qui oeuvre en faveur des paysages sobres en entretien et respectueux des cycles naturels.
Développé en réponse à la forte sécheresse qui a touché le Maroc durant l’été 2022, ce projet prolonge des recherches des artistes sur le paysage dans le contexte du changement climatique.
«Entre vidéo, écologie et pensée critique, ‘The Water Cabinet’ se déploie en une série de vignettes audiovisuelles explorant l’eau comme élément écologique, politique et symbolique. Par le prisme du travail paysager, l’exposition explore la fiction climatique (Cli-Fi), la gestion des ressources et la micro-écologie, pour interroger les réalités de l’approvisionnement en eau dans la région Mena et les dynamiques de pouvoir qui en découlent.», explique un communiqué.
Pensée comme une suite à leur projet de 2021«The Moist Cabinet», cette nouvelle oeuvre déplace le regard vers le Jardin Anima, un jardin-oasis prototypique, pour explorer son infrastructure et les tensions, à la fois pratiques et symboliques, liées à son entretien en contexte de crise climatique.
L’installation donne la parole aux jardiniers et techniciens Mohamed Ait Tiguert, Mustapha El Barde, Aziz Ait Mtai et Abdellatif Chagour, qui s’expriment sur leurs gestes quotidiens, leurs outils et leurs motivations.
Le film met l’accent sur ce que les artistes appellent «le côté miroir» du jardin: ses mécanismes cachés d’irrigation, de drainage et de maintenance, alors même que l’oued Ourika, habituellement source principale d’eau du jardin, s’était entièrement asséché.
Réinterprétant le jardin comme artefact culturel, un espace où nature, savoirs et pouvoir s’entrelacent, «The Water Cabinet» invite les visiteurs à déconstruire les récits hérités et à imaginer des écologies alternatives et décoloniales.
Ancré dans des paysages réels et des voix locales, le projet demeure une vision artistique assumée, une «machine à images», selon les mots des artistes, qui explore non seulement la manière dont les jardins sont entretenus, mais aussi comment ils sont perçus, interprétés et mythifiés.