L’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (Acaps) planche sur la mise en place d’un dispositif digital permettant de surveiller les contenus liés aux produits et services d’assurance publiés sur les sites web, applications et réseaux sociaux par les assureurs et les distributeurs.
Grâce à des technologies avancées, le régulateur a pour objectif de mieux encadrer les pratiques commerciales en ligne des compagnies et intermédiaires, renforçant ainsi la protection des assurés, notamment face aux publicités trompeuses, aux modes de souscription illégaux et aux pratiques commerciales inappropriées.
Selon l’Acaps, dans un contexte de transformation numérique accélérée, le secteur des assurances au Maroc connaît une évolution significative en matière de modes de commercialisation, de communication et de relation client. Aujourd’hui, plusieurs acteurs utilisent des canaux digitaux, notamment les sites internet, les applications et les réseaux sociaux, pour vendre des produits d’assurance ou diffuser des publicités. Cette transformation présente des opportunités d’innovation et d’inclusion financière, mais aussi des risques, notamment en matière de publicité trompeuse, de pratiques commerciales non autorisées ou d’opérations d’assurance exercées en infraction à la réglementation en vigueur.
Identifier les publicités trompeuses ou non conformes
L’Autorité a ainsi décidé de mettre en place une solution digitale pour surveiller de manière continue les dispositifs électroniques (sites web, applications, réseaux sociaux…) diffusant des contenus liés aux produits et services d’assurance. Cette solution permettra de détecter, de collecter, d’analyser et de signaler les pratiques potentiellement non conformes à la réglementation en vigueur, et de générer des rapports et alertes exploitables par ses équipes de contrôle.
«Avec la mise en place de cette solution, l’Autorité va disposer de mécanismes automatisés de veille du marché digital, lui permettant d’identifier rapidement les offres d’assurance diffusées en ligne, les publicités trompeuses ou non conformes, les modes de souscription illégaux ou non transparents, les contenus incitant à des pratiques commerciales inappropriées et, d’une manière générale, toute forme de non-respect des règles de protection des assurés», souligne l’Acaps.
Utilisation d’algorithmes d’intelligence artificielle
Ce dispositif s’appuiera sur des technologies de web scraping et sur l’utilisation d’algorithmes avancés d’intelligence artificielle, capables d’extraire automatiquement les données publiées sur les différentes plateformes et de les analyser. L’outil intégrera, également, des mécanismes de détection et d’alerte automatiques pour repérer notamment la vente de produits d’assurance par des acteurs non agréés, la mise en service de dispositifs non déclarés auprès de l’Autorité ou encore les modifications apportées à des dispositifs déjà validés.
Les informations collectées seront restituées sous forme de tableaux de bord, de statistiques et de rapports détaillés permettant aux équipes de contrôle de suivre l’évolution des dispositifs de vente en ligne et d’évaluer leur conformité.
Adapter les outils de régulation à l’évolution numérique
À travers ce projet, l’Acaps entend renforcer la surveillance du marché et la protection des assurés, tout en adaptant ses outils de régulation à l’évolution rapide des pratiques numériques dans le secteur.
L’Autorité s’apprête à recruter un expert pour l’accompagner dans ce chantier, notamment dans la mise en œuvre des mécanismes de détection automatique et d’analyse continue des contenus en ligne.