L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les stratégies nationales constitue un prérequis de souveraineté, a affirmé, mardi 1er juillet à Salé, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni.
«Intégrer l’IA à l’horizon stratégique national est un prérequis de souveraineté pour garantir que la technologie ne s’écarte pas du contrôle des valeurs et ne transgresse pas le cadre démocratique auquel nous adhérons tous», a déclaré Amal El Fallah Seghrouchni, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni à l’occasion des premières Assises nationales de l’IA.
Elle a, dans ce sens, insisté sur l’impératif de prendre conscience collectivement et institutionnellement que l’IA n’est pas une technologie future, mais une réalité actuelle qui redéfinit l’avenir en infiltrant les systèmes de protection sociale, d’éducation, de santé, de finance et d’aménagement du territoire, et en remodelant les équations traditionnelles d’équité, d’efficacité, de fiabilité et de souveraineté.
Repenser les modes de pensée publique
D’où l’intérêt, a-t-elle dit, d’aborder l’IA non comme une solution technique subsidiaire, mais comme une responsabilité institutionnelle fondamentale qui nécessite de repenser les modes de pensée publique, de moderniser les outils de prise de décision, de réinventer les optimisations des processus et des procédures, et de construire de nouveaux systèmes de confiance entre les citoyens et l’État.
La ministre a, par ailleurs, relevé la double responsabilité qu’impose le développement rapide des technologies d’IA, expliquant qu’il s’agit d’une part, d’éviter de rester prisonniers d’une vision dépassée de l’administration, et d’autre part, de faire preuve d’agilité pour réorienter les stratégies nationales, dont Maroc Digital 2030, vers l’IA.
L’IA un moteur de justice
Mme Seghrouchni a fait observer que l’un des paradoxes majeurs de l’IA réside dans son potentiel à perpétuer les inégalités, ou à les réduire, notant que l’objectif est d’en faire un moteur de justice sociale et d’accès équitable aux opportunités et aux ressources.
Relevant l’importance de ces Assises nationales, elle a précisé qu’elles visent à engager un dialogue profond sur la place de l’IA dans l’avenir des politiques publiques du Maroc, ajoutant que l’organisation de cette rencontre traduit une volonté collective de jeter les bases d’une vision marocaine bien définie pour faire face à cette transformation accélérée à l’échelle mondiale.
Elaboration d’une feuille de route nationale
Ce débat national, dans ses dimensions symbolique et stratégique, incarne un triple défi, à savoir le partage d’expériences et de bonnes pratiques intersectorielles; l’élaboration d’une feuille de route nationale collective encadrant l’intégration de l’IA dans les politiques publiques, outre la formulation d’un plan d’action soutenant cette feuille de route nationale, a-t-elle soutenu.
Initiées par le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration autour du thème «Une stratégie IA efficiente et éthique au service de notre société», ces assises visent à définir les contours d’une stratégie nationale d’une IA souveraine, adaptée aux besoins de la population et des secteurs stratégiques.
Le programme des assises est divisé en deux segments, à savoir une première journée consacrée aux sessions techniques sectorielles et aux démonstrations de startups innovantes grâce à l’IA, et une seconde axée sur les dimensions politiques et la coopération internationale de l’IA.
(Avec MAP)