Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a affirmé, mercredi à Casablanca, que la publicité est plus qu’un espace de créativité et de création d’emplois, elle constitue un pilier de la souveraineté numérique et médiatique.
Intervenant à l’ouverture des travaux de ces Assises, M. Bensaid a révélé que les industries culturelles et créatives (ICC), véritable moteur de croissance durable et d’emploi qualifié, représentent désormais 2,7% du PIB national, contre 2,4% en 2022, précisant que cette croissance se traduit par la création d’un grand nombre d’emplois diversifiés et de qualité, puisque le secteur emploie 140.000 personnes, dont un tiers de femmes.
«Les industries culturelles et créatives sont le secteur qui emploie le plus de jeunes dans le monde», a-t-il indiqué, relevant que la jeunesse marocaine, instruite et connectée, constitue dans ce contexte un atout de taille.
D’où l’importance de ces Assises dont le but est de consolider un pilier essentiel des ICC dans la dynamique de la structuration des autres filières, entre autres, le cinéma, les jeux électroniques, la musique ou encore les arts plastiques.
Publicité et développement des médias
Pour sa part, la présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca), Latifa Akharbach, a mis en avant le rôle important de la publicité dans le développement économique et des médias.
«La publicité ne se résume pas à des parts de marché, à des budgets ou à des modèles économiques mais elle est avant tout un message destiné au consommateur, suscitant la tentation et construisant une image et des représentations, et du coup, elle ne peut pas s’affranchir des exigences éthiques imposées dans l’espace public», a-t-elle souligné.
La déontologie professionnelle
Elle a, à ce propos, fait savoir que le contenu publicitaire figure en haut des préoccupations de la Haca, insistant sur l’impérieuse nécessité du respect strict de la séparation entre le contenu publicitaire et le contenu éditorial, un principe fondamental garant de la déontologie professionnelle.
Mme Akharbach, citée par l’agence MAP, a rappelé que le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle a déjà pris plusieurs mesures disciplinaires en la matière et demeure particulièrement vigilant quant à l’application de ce principe.
Et de relever la nécessité de trouver des solutions au déficit des recettes publicitaires et aux difficultés économiques des médias audiovisuels, dans le respect des droits des citoyens à un espace médiatique public libre et crédible.
Des recommandations pour renforcer la compétitivité
Les Assises nationales de la publicité, organisées sur deux jours autour du thème «État des lieux et perspectives», ont pour but de dresser un diagnostic précis du secteur et de dégager une feuille de route claire.
Les débats et échanges entre institutions publiques, professionnels, médias, agences et annonceurs devront aboutir à des recommandations destinées à renforcer la compétitivité du secteur et à l’aligner sur les standards internationaux, tout en consolidant la souveraineté nationale et en adoptant une vision globale et durable.