La Banque africaine de développement et Casablanca Finance City ont organisé une rencontre sur l’accélération de l’intégration économique africaine. Cette rencontre a été conclue par l’appel de Casablanca dont le but est d’amplifier l’engagement du secteur privé dans la mise en œuvre de la Zlecaf.
L’évènement du 23 juillet a réuni des dirigeants du secteur privé africain ainsi que des représentants d’institutions régionales et panafricaines parmi lesquelles l’Union du Maghreb arabe (UMA), Afreximbank, l’Agence de développement de l’Union africaine (NEPAD), la Banque ouest africaine de développement (BOAD), la commission Afrique de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), OCP Group,…
Les sessions thématiques ont permis de faire un diagnostic sur l’état d’avancement de la Zlecaf. Les participants ont insisté sur la nécessité de renforcer la compétitivité du secteur privé, de financer les infrastructures propices au commerce et d’opérationnaliser les chaînes de valeur régionales. Ils ont également souligné la nécessité de renforcer l’intégration régionale en adoptant une approche pragmatique axée sur la circulation des biens, des personnes et des idées, ainsi que sur la libération des opportunités d’investissement et de commerce, indique un communiqué.
Un marché de 3.400 milliards de dollars à structurer
Avec une population de plus de 1,5 milliard et un PIB combiné de 3.400 milliards de dollars, l’Afrique, recèle un potentiel économique considérable. Selon les projections, la mise en œuvre effective de la Zlecaf par la levée des obstacles tarifaires et non-tarifaires, entraînerait une augmentation de 52% du commerce intra-africain d’ici 2035.
Cette dynamique s’inscrit dans un contexte plus large de réorganisation des chaînes de valeur mondiales, où l’Afrique, qui compte 11 des 20 économies à la plus forte croissance, selon les dernières données du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, occupe désormais une place stratégique.
Une première pierre posée à Casablanca
«Nous sommes ici pour poser la première pierre d’un partenariat avec CFCA, un acteur clé capable de fédérer des opérateurs d’envergure au Maroc et en Afrique pour exploiter tout le potentiel de la Zlecaf. Ce sont les acteurs régionaux qui construiront les réseaux d’affaires en mesure de catalyser les investissements, d’intégrer les chaînes de valeur régionales et de dynamiser le commerce», a déclaré Joy Kategekwa, directrice de l’intégration régionale du Groupe de la Banque africaine de développement.
Lamia Merzouki, directrice générale adjointe de Casablanca Finance City Authority a souligné que «la mise en œuvre réussie de la Zlecaf passe nécessairement par une mobilisation efficace du secteur privé. C’est tout l’enjeu de la discussion que nous lançons aujourd’hui avec la Banque africaine de développement pour réfléchir à des outils concrets pour stimuler les échanges intra-africains, identifier des opportunités d’investissement pertinentes et faciliter l’intégration des entreprises africaines dans les chaînes de valeur continentales.»
Selon la même source, les participants ont relevé la nécessité d’intensifier les efforts afin de combler le déficit annuel estimé à plus de 130 milliards de dollars dans le financement des infrastructures sur le continent afin de transformer les opportunités offertes par la Zlecaf.
L’appel de Casablanca
A l’issue de la rencontre, les participants ont appelé à la création d’une plateforme dédiée au secteur privé qui servirait d’outil stratégique pour amplifier la voix et l’engagement dans la mise en œuvre de la Zlecaf.
Cette plateforme s’articule autour de quatre priorités opérationnelles:
– Accélérer l’accès au marché africain pour les entreprises en instaurant un dialogue structuré entre secteurs public et privé et en mettant à disposition des outils concrets, tels que des données de marché, des guides pratiques d’entrée sur les marchés africains, des recommandations politiques, et un répertoire de projets bancables qualifiés à l’échelle continentale.
– Compenser les déficits d’infrastructures au service du «Made in Africa» en soutenant le développement de corridors économiques intégrés et durables (routes, ports, rails, infrastructures numériques) et en créant un environnement juridique et réglementaire attractif pour mobiliser les capitaux privés, les expertises techniques et les opérateurs régionaux.
– Renforcer l’intégration financière régionale en soutenant l’harmonisation des marchés de capitaux africains, le développement de solutions de financement du commerce et la mobilisation d’instruments innovants tels que le blended finance, les fonds panafricains ou les garanties adaptées, pour faciliter la montée en puissance des projets structurants.
– Positionner les centres financiers et pôles d’affaires comme leviers d’accélération de la Zlecaf en créant un environnement propice aux affaires, en attirant les talents, en mettant en place les bons écosystèmes et en valorisant l’opportunité africaine à travers des actions de sensibilisation, de formation et de promotion.