L’université Mohammed VI polytechnique, l’Unesco et la Fondation OCP ont lancé un partenariat avec un engagement financier de 6 millions de dollars. Objectif: catalyser un développement africain souverain, durable et enraciné dans les réalités du continent.
Signé par Mostapha Terrab, président du Groupe OCP, et Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, cet accord marque la poursuite d’un partenariat actif depuis 2017, dont les résultats ont consolidé l’impact de la science, de la culture et de l’enseignement supérieur sur les trajectoires africaines.
«La nouvelle phase de ce partenariat repose sur un mécanisme de mise en œuvre conjointe entre l’UM6P et l’Unesco, avec le soutien de la Fondation OCP. Plutôt que d’imposer un modèle uniforme, les actions sont structurées autour de cinq axes complémentaires, chacun disposant d’un cadre opérationnel propre. L’objectif est de produire une synergie concrète entre savoirs, gouvernance, innovation et appropriation locale.», précise un communiqué.
Souveraineté numérique et IA
L’un des volets phares du programme concerne l’intelligence artificielle, notamment à travers la concrétisation du Consensus africain de Rabat sur l’IA. Cela comprend le développement de modules de formation, de projets de recherche appliquée, et l’expérimentation de solutions d’IA générative dans des services publics africains. L’enjeu est de faire des États africains des acteurs institutionnels de la transformation numérique, capables de fixer eux-mêmes les cadres éthiques, techniques et politiques.
Une circulation des talents africains
Le partenariat prévoit aussi un soutien renforcé à l’enseignement supérieur, en misant sur la mobilité académique intra-africaine, la coproduction de recherches et le développement d’universités ancrées dans leurs contextes régionaux. Des bourses, co-encadrements et programmes de mobilité seront activés via la plateforme Campus Africa, initiée par l’Unesco.
Des outils d’autonomisation
La réforme des curricula universitaires africains est également visée, grâce à l’intégration de l’Histoire générale de l’Afrique (HGA). Des outils pédagogiques multilingues, la formation des enseignants et le suivi de la mise en œuvre seront mobilisés pour valoriser une lecture africaine de l’histoire.
Dans la même logique, le programme Maou’root, dédié au patrimoine culturel, ambitionne de créer un réseau panafricain de professionnels de la conservation. Il privilégie des approches interdisciplinaires couvrant aussi bien le patrimoine matériel qu’immatériel.
Des projets pilotes
Le volet environnemental porte sur des projets pilotes de restauration intégrée des écosystèmes. Des zones protégées sélectionnées en Afrique deviendront des laboratoires grandeur nature pour tester l’articulation entre biodiversité, résilience climatique et revenus locaux.