L’intelligence artificielle (IA) joue un rôle majeur dans l’accélération de la décarbonation du secteur industriel marocain, ont souligné, mardi à Salé, des experts et des chercheurs marocains et étrangers.
Lors d’une séance plénière consacrée à la décarbonation de l’industrie marocaine, les intervenants ont mis en exergue le grand potentiel de l’IA dans le domaine de la transition énergétique et le développement de solutions innovantes pour améliorer l’efficacité des ressources et réduire l’empreinte carbone des activités industrielles.
Intervenant dans le cadre des premières Assises nationales de l’IA, le directeur du pôle études stratégiques et intelligence prospective à l’Institut royal des études stratégiques (IRES), Issam Lotfi, a noté que l’IA constitue un outil stratégique pour accompagner le rythme de la transition vers une industrie marocaine plus durable, appelant à l’adoption d’une approche globale pour intégrer cette technologie dans les efforts de décarbonation.
Le monde traverse de multiples crises qui redéfinissent les chaînes de valeur mondiales, a fait remarquer M. Lotfi, notant que le Maroc, fort de sa position géographique et de ses atouts, est placé au centre de cette transformation, au moment où la transition vers une industrie verte s’impose comme une nécessité urgente pour faire face aux défis des changements climatiques.
Améliorer les processus industriels
De son côté, la directrice stratégie et veille à l’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen), Yasmina Benmesaoud, a relevé que l’IA est un outil prometteur pour améliorer la performance des projets d’énergies renouvelables, rappelant que le Maroc ambitionne d’atteindre 52% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030, à la faveur de grands projets solaires et éoliens.
Dans ce sens, Mme Benmesaoud a indiqué que l’IA permet d’améliorer la précision des prévisions climatiques, ce qui est de nature à favoriser l’optimisation de l’efficacité des centrales d’énergies renouvelables, la gestion des opérations de stockage et la maintenance préventive, et la réduction de la consommation d’eau utilisée pour le nettoyage des panneaux solaires.
Le fondateur et directeur et CTO de KVI Holdings, Rachid Yazami, a, quant à lui, estimé que l’intégration de l’IA est en mesure de révolutionner le stockage de l’énergie, en le rendant plus sûr et plus durable.
Par ailleurs, il a souligné qu’a la faveur de ses réserves de phosphates utilisées dans la fabrication des composantes des batteries au lithium, le Maroc dispose d’un atout stratégique pour devenir un acteur majeur au niveau mondial dans les chaînes de production de batteries.
Réduire l’empreinte carbone
Pour sa part, le président-directeur général de ZenInnovation, Stéphane Amarger, a mis en lumière le grand potentiel des modèles numériques basés sur l’IA pour améliorer les processus industriels, précisant que l’analyse intelligente et la simulation numérique permettent de réduire l’impact environnemental des activités industrielles, notamment à travers l’anticipation et le contrôle des émissions en carbone.
De son côté, le directeur général et associé Senior de Boston Consulting Group (BCG), Hamid Maher, a fait savoir que l’IA peut contribuer directement à réduire l’empreinte carbone, grâce à des outils de mesures intelligents, à l’amélioration de l’efficience énergétique et à l’accélération de la recherche et développement via l’analyse de données et la découverte de nouveaux matériaux et techniques.
Pour rappel, les premières Assises nationales de l’intelligence artificielle visent à définir les contours d’une stratégie nationale d’une IA souveraine, adaptée aux besoins de la population et des secteurs stratégiques du pays.