Le management bienveillant et la performance collective ont été au centre d’un débat à Casablanca. Lancée autour du thème «Concilier performance et bien être au travail», cette rencontre a été marquée par le lancement du label «Love My Job», une nouvelle distinction valorisant les entreprises où les collaborateurs expriment un réel plaisir à exercer leur métier.
A l’initiative de ReKrute et de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM), cette rencontre a rappelé une réalité: Le bonheur au travail est conditionné par la reconnaissance, le développement des compétences et une culture d’entreprise positive.
Intervenant à cette occasion, Nawfal Jabri, président de Cnexia, a affirmé que «le bonheur au travail est un levier essentiel de performance», soulignant que l’évolution qu’a connue son entreprise n’aurait pas été possible sans l’engagement et la satisfaction de ses collaborateurs.
Gérer avec équilibre
Selon le responsable, il est indispensable de gérer avec équilibre les tensions entre exigence et bienveillance afin de maintenir un climat de confiance et de motivation au sein des équipes.
M. Jabri a également mis en avant quatre piliers fondamentaux pour garantir un environnement de travail épanouissant, à savoir l’équité, la croissance, le sens et la reconnaissance.
Pour sa part, Assiya El Boukfaoui, directrice de Genius services au Maroc, a abordé la question du lien entre exigence et performance, estimant qu’il s’agit d’un grand levier et d’un témoin du dynamisme d’une entreprise.
Un management de proximité
Elle a soulevé que le succès d’une organisation repose sur un management de proximité, axé sur la confiance, l’écoute et le développement du leadership humain.
«On ne peut pas signer la réussite sans s’appuyer sur des valeurs managériales fortes. Si on ne se base que sur les indicateurs clés de performance (KPI), on risque de perdre nos équipes», a-t-elle averti.
Ainsi, Mme El Boukfaoui a insisté sur l’importance d’investir dans le capital humain et de renforcer les compétences managériales pour permettre aux collaborateurs de s’enrichir, d’apprendre et d’évoluer avec fierté.
Réflexion sur la santé psychologique
«Le management doit être présent sur le terrain, à l’écoute des collaborateurs qui passent la majorité de leur temps au travail», a-t-elle souligné, appelant à instaurer des espaces d’échange, des enquêtes internes et une réflexion sur la santé psychologique et la prévention du management toxique.
De son côté, Souhail Houmaini, directeur général de M Automotiv, cité par l’agence MAP, a relevé qu’il n’existe pas de contradiction entre performance et bien-être au travail, estimant que le climat interne constitue un véritable vecteur de productivité et de cohésion.
M. Houmaini a mis en avant plusieurs initiatives destinées à renforcer la culture d’entreprise et l’esprit d’équipe, à travers des activités collectives, des célébrations d’anniversaire, des redéploiements trimestriels et des moments de convivialité.
«Quand la réussite est collective, le fruit doit revenir à tout le monde», a-t-il dit, citant les primes exceptionnelles comme moyen de valoriser les efforts communs.
François Marchal, directeur général de Saham Bank, a, quant à lui, réaffirmé qu’il n’existe aucune opposition entre les KPI et le bonheur au travail, à condition d’instaurer un cadre clair, co-construit et équitable. «La bienveillance, c’est d’abord fixer un cadre partagé où chacun trouve sa place et comprend son impact», a-t-il poursuivi.
M. Marchal a souligné que la confiance constitue l’élément clé de la motivation, estimant qu’il ne peut y avoir de management arbitraire et invitant les collaborateurs à exprimer librement leurs difficultés afin de trouver ensemble des solutions concrètes.
Un label pour renforcer la reconnaissance
Revenant sur le lancement du nouveau label, Alexandra Montant, directrice générale adjointe de ReKrute, a déclaré: «Avec Love My Job, nous voulons récompenser les entreprises où les collaborateurs viennent travailler avec envie et conviction. C’est un indicateur puissant d’engagement et de performance durable».
En effet, le label donne la parole aux collaborateurs pour évaluer leur plaisir au travail, leur fierté d’appartenance et leur engagement quotidien.
Et d’ajouter: «Aujourd’hui, la marque employeur ne peut plus se limiter à l’image ou à la promesse. Elle se construit dans la réalité du quotidien. Ce label vient mesurer cette dimension émotionnelle et authentique du travail, devenue essentielle pour fidéliser et inspirer».
En effet, le lancement de Love My Job s’inscrit dans la volonté de ReKrute d’offrir aux entreprises des outils d’évaluation à 360° de leur culture interne et de renforcer la reconnaissance des employeurs engagés sur le marché marocain, a-t-elle noté.